Ses origines
Il est né en France vers 1880 dans la jeunesse littéraire et artistique, en réaction contre le moralisme, le rationalisme et le productivisme de l'ère industrielle.
C'est le Manifeste publié par Jean Morréas en 1886, dans le Figaro, qui est considéré comme l'acte de naissance de l'école symboliste.
Le mouvement symboliste tente de stimuler l'imaginaire et la sensibilité des gens. Il permet le passage du monde réel au monde de l'idée.
En poésie
Les poètes symbolistes essaient d'atteindre une réalité transcendante et cherchent à saisir l'idéal comme l'ont tenté Baudelaire ou Rimbaud.
Ils espèrent trouver la clé d'un univers spirituel.
Dès lors, pour eux, la poésie est un instrument de connaissance qui traduit les découvertes du poète par des symboles verbaux. En effet, le symbole est le secret de la poésie.
Les poètes qui ont influencé le symbolisme :
Charles Baudelaire
Il est né en 1821. Il fit des études au Lycée Louis-le-Grand, puis des études de droit. Il commença à écrire ses premiers vers à 17 ans et fréquenta les cabarets littéraires.
En 1846, il découvrit Edgar Poe dont il présenta les oeuvres au public français après 17 ans de traduction.
En 1857, le recueil Les Fleurs du Mal fut jugé obscène et il fut condamné à payer 300 FF d'amende.
Il écrivit encore les poèmes en prose du Spleen de Paris avant de mourir paralysé et infirme le 31 août 1867.
L'ennemi
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?
- Ô douleur! ô douleur! Le temps mange la vie,
Et l'obscur ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!
Il est né en 1842. La poésie représentait pour lui un refuge contre le réel.
Dès sa sortie du collège, il dut gagner sa vie et entra comme surnuméraire à l'Enregistrement de Sens.
Ses premiers poèmes parurent à partir de 1862, suite à un voyage en Angleterre.
Il devint suppléant au collège de Tournon puis, à partir de 1871, enseigna l'anglais à Paris. Cette année-là, il publia des poème dans la revue l'Art libre.
Il rencontra à cette époque Hugo et Rimbaud.
Ses activités littéraires furent diverses: unique rédacteur de La Dernière Mode, gazette du monde et de la famille, auteur d'un ouvrage de philologie, Les Mots anglais, d'un ouvrage de mythologie Les Dieux antiques...
C'est toutefois Prose pour Des Esseintes qui fit de lui le personnage le plus fascinant du symbolisme naissant.
Son rêve était le livre unique.
Il mourut en 1898 après avoir demandé qu'on détruise ses notes.
Brise marine
Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux!
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
O nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature!
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles flots...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !
Il est né à Metz en 1844.Ses premiers poèmes parurent dans des revues. Il rencontre Banville, Baudelaire et Hugo.
Son premier recueil, Poèmes saturniens, paraît en 1866, grâce à l'appui financier de sa cousine. Peu de temps après la parution de La Bonne chanson, il quitte sa famille pour aller vivre avec Rimbaud.
Condamné pour avoir tiré sur Rimbaud en juillet 1872, il passe deux ans en prison à Bruxelles et à Mons. C'est qu'il compose Les Romances sans paroles et Sagesse.
Libéré en 1875, il exerce les fonctions de professeur dans une école anglaise avant de rentrer à Paris.
En 1886, il sombre dans la misère et la déchéance, il meurt le 8 janvier 1896.
Son premier recueil, Poèmes saturniens, paraît en 1866, grâce à l'appui financier de sa cousine. Peu de temps après la parution de La Bonne chanson, il quitte sa famille pour aller vivre avec Rimbaud.
Condamné pour avoir tiré sur Rimbaud en juillet 1872, il passe deux ans en prison à Bruxelles et à Mons. C'est qu'il compose Les Romances sans paroles et Sagesse.
Libéré en 1875, il exerce les fonctions de professeur dans une école anglaise avant de rentrer à Paris.
En 1886, il sombre dans la misère et la déchéance, il meurt le 8 janvier 1896.
Clair de lune
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques,
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase, les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Un poète symboliste français: Jean Moréas
Il est né en 1856. Moréas est un pseudonyme pour Jean Papadiamantopoulos; en effet, il était grec.
Il fut co-fondateur de l'Ecole romane.
Dans son recueil Stances, la pureté de la langue ne fait qu'un avec le poli des vers.
Extrait de Stances
Nuages qu'un beau jour à présent environne,
Au-dessus de ces champs de jeune blé couverts,
Vous qui m'apparaissez sur l'azur monotone,
Semblables aux voiliers sur le calme des mers;
Vous qui devez bientôt, ayant la sombre face
Vous qui devez bientôt, ayant la sombre face
De l'orage prochain, passer sous le ciel bas,
Mon coeur vous accompagne, ô coureurs de l'espace!
Mon coeur qui vous ressemble et qu'on ne connaît pas.
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